Quelques Histoires au hasard
Considérations Historiques
Simon de Montfort s'empare d'Hautpoul sans trop de difficultés
Nous sommes en 1212
La prise d'Hautpoul s'est effectuée sans trop de mal. Mais ce qui est intéressant dans le récit qui suit, c'est que l'auteur situe le château d'Hautpoul dans le Toulousain. Géographiquement, il commet une petite erreur supplémentaire en indiquant qu'il se trouve entre Castres et Lavaur. Bien sur, ce n'est pas le cas. Ceci dit, c'est bien du diocèse de Lavaur qu'il s'agit ! Notez qu'il n'est pas du tout question de Mazamet à cette époque. Cette petite ville naitra beaucoup plus tard.
L'expédition dont il est question au début de ce récit n'est autre que celle de la bataille de Navas de Tolosa qui a eu lieu le 16 juillet 1212, où l'auteur raconte que soixante mille Sarrasins y demeurèrent sur la place, tandis que les chrétiens n'y perdirent que cinquante hommes. Bonjour la subjectivité ! Quoi qu'il en soit, c'est tout de même d'une très importante victoire qu'il a été question dans la lutte contre les Sarrasins.
Cette expédition fut très-glorieuse à Pierre, roi d'Aragon ; mais elle l'empêcha de soutenir le comte de Toulouse, son beau-frère, contre les entreprises de Simon de Montfort qui, après avoir fait quelque séjour à Albi, se rendit à Castres, d'où il alla assiéger le château d'Hautpoul, dans le Toulousain. Les croisés arrivèrent le second dimanche d'après Pâques devant ce château, situé entre Castres et Lavaur, sur une haute colline escarpée, environnée de rochers presque inaccessibles.
Simon, qui n'avait pas beaucoup de troupes, ne put faire qu'une partie de la circonvallation. Il fit dresser un pierrier et le fit jouer le troisième jour du siège. Ayant ensuite fait mettre ses chevaliers à pied, il fit la descente du fossé, donna l'assaut et emporta le premier faubourg ; ses troupes ne pouvant cependant résister aux efforts des assiégés, qui faisaient pleuvoir une grande quantité de pierres, furent enfin obligées de reculer et d'abandonner l'entreprise'. Le lendemain, le pierrier ayant fait de plus grandes brèches, les assiégés prirent la fuite et se retirèrent sur le soir. Les croisés s'en étant aperçus s'emparèrent bientôt de la place et ne firent aucun quartier à tous ceux qui y étaient demeurés.
Simon fit raser le château d'Hautpoul et se rendit à Sorèze, où il donna en fief, le 23 d'avril de cette année, du consentement de la comtesse Alice, sa femme, et d'Amauri, son fils aîné, à Philippe Goloyn, chevalier français, sous le service d'un homme d'armes, les lieux de Vilarzel, de Montclar, de Pomars, etc. confisqués sur les hérétiques et les fugitifs.
